De Prague à Strasbourg : Journée de merde

Alors que nous parvenons tout juste à faire fi du mauvais temps, nous disant avec philosophie que bah la prochaine fois nous partirions en été… Pachamama nous prépare une nouvelle leçon.

Patrice est aux cartes et en tête de groupe et comme il semble trop avoir le nez sur son GPS et pas assez sur son environnement, nous allons recevoir une belle remontrance. Les chemins, comme souvent se sont volatilisés au profit de champs, et nous arpentons une prairie puis une haute jachère où Patrice affirme que oui oui, c’est bien LE chemin, sans rien voir et sans doute en raison des pluies de ces dernières semaines, nous nous précipitons tous à sa suite dans un immense marigot, invisible sous les herbes, ou du moins visible pour qui serait à l’écoute de la Terre-Mère je suppose… !

Les chevaux s’en sortent en quelques coups de reins et une énorme frayeur, Gros Lulu et ses 700 kg de bonne viande a le plus de mal à se tirer du piège et manque s’embourber pour de bon. Heureusement les Dieux quels qui soient sont avec nous et semblent vouloir seulement nous faire une frayeur apte à nous faire progresser, aussi c’est crottés et tremblants que nous sortons de là. Pégous perd ses godasses dans l’infâme bouillasse et nous mettrons ½ heure à les retrouver. Une horreur…

Nous rebroussons chemin en contournant la zone marécageuse en nous frayant un passage au travers d’un champ de maïs. Tant pis, d’ordinaire nous respectons scrupuleusement les cultures, mais là pas le choix.

L’étape ce jour-là, on peut l’imaginer, sera courte, 20 petits kms qui nous amènerons au village de Čepice. Nous trouvons une place superbe dans un petit camping en bord de rivière afin de passer un jour de repos bien mérité…

Les chevaux auront comme toujours, beaucoup d’herbe, et nous pourrons même déplacer leur clôture afin qu’ils puissent tondre efficacement le plus de superficie possible. Nous en profitons pour laver les affaires, le bât, les sacoches qui ont trempés dans la boue, nos vêtements et nous-même. Ohhh là là les bienfaits d’une douche chaude et de cheveux lavés de frais après les débarbouillages rapides à l’eau froide dans les seaux des chevaux.

Par chance notre aventure bourbeuse n’a aucune conséquence, personne n’est blessé, les chevaux ne présentent même pas la plus petite égratignure, hormis du poil frotté au niveau des colliers de chasse, sans doute lors de l’effort afin de s’extraire. Rien d’autre.

Le matos n’a rien non plus, hors un peu de crasse. C’est tout de même ce qu’on appelle avoir le « cul bordé de nouilles », cependant nous prenons cet avertissement très au sérieux et veillerons dès cet instant à revoir le groupe : à présent c’est Pégous et moi-même suivis de Bibi, qui seront en tête. Patrice pourra continuer son immersion dans ses cartes, mais tous les 3 nous serons vigilants et veillerons à écouter le moindre murmure de Pachamama.

Vue imprenable depuis « chez nous » sur la rivière et les canoës qui la parcourent.

Ouf, un heureux jour de repos qui nous permettra de repartir propres et en forme, le temps s’est-en même organisé afin qu’on puisse faire sécher notre linge puisque la pluie ne tombera que la nuit, juste pour nous bercer doucement de ses gouttelettes sur la toile de tente.