Jour 4 Samedi 20 Juin 2009

Après une nuit des plus agréable sous notre tente, bien qu’interrompue par quelques averses de pluie du plus pessimiste oracle, je me réveille à 5h. Il ne pleut pas. Le ciel est lourd de menaces mais pour l’instant pas de pluie. Avec Patrice nous décidons de nous secouer et de tout plier avant de se prendre une rincée.
En pas deux heures tout est emballé et rangé, et à 7h nous sommes à cheval. On commence à devenir plutôt efficace !
Et là il commence à tomber quelques gouttes…Nous avons bien fait de nous booster un peu.
La pluie ne nous quittera pas de toute la matinée, la seule différence se fera dans l’intensité ! Nous décidons alors au vu du temps et des orages, d’avancer le plus vite possible et nous voici taïaut dans les forêts sous un véritable déluge.
Nous mettons les chevaux dans un petit trot confortable qu’ils soutiendront sans faiblir sur des kilomètres, malgré les coups de tonnerre, la foudre qui zèbre le ciel et les trombes d’eaux qui nous inondent. Kid irréductiblement volontaire suivra sans moufter.
C’est donc sur ce chemin là, dans cette ambiance de fin du monde qu’on perdra notre chien… Voyant une biche à l’orée du bois et sans plus pouvoir résister elle lui part après, nous l’appelons mais le fracas de l’orage couvre nos voix et nous ne pouvons l’attendre. Nous espérons qu’elle va nous retrouver mais sans grand espoir…
Finalement avant midi nous aurons avalé les 27 km de cette étape, et arrivons trempé et grelottant à Masun. Il semblait que nous resterions à jamais sous cette pluie battante, mais non, tout a une fin et nous voici devant la porte d’un hotel-Gostilna. Gros soulagement.
Avec difficulté à cause de nos doigts gourds, nous parvenons à desseller nos chevaux qui attachées devant l’auberge, ne bougent plus ni pied ni patte les pauvres. On vérifie les dos, les passages de sangles, rien, aucune blessures malgré le rythme de la matinée. Ouf.
Les pieds de Pégous grâce à ses baskets vont très bien, bref tout est en ordre.
Nous prenons deux chambres et dispatchons tout le matos afin de le faire sécher. On est trempé, pour ma part jusqu’à la culotte, car j’ai testé pour vous… Une toile huilée c’est beau mais ne demandons pas plus d’efficacité qu’elle ne peut offrir. Les autres avec les capes de pluie s’en tirent un peu mieux… Un peu !
En fait la vraie différence se voit sur les charvins qui ont été protégé par les capes, contrairement au mien qui est trempés et mes affaires aussi bien entendu.
Mais nous sommes au sec, et nous mettons tout à sécher. Bientôt des chambres montent un doux fumé d’ours mort depuis 8 jours !
Les selles et les tapis sont mis à sécher dans la chaufferie de l’hôtel, quant aux chevaux Patrice leur monte un paddock en lisière de forêt où ils ont de l’herbe jusqu’aux genoux, et peuvent se remettre de leurs émotions.
Et puis la pluie s’arrête et les chevaux peuvent eux aussi se sécher. Nous allons manger, car le départ sans petit dej’ a été un peu rude. On meurt de faim ! Nous avons survécut aujourd’hui à la fureur des éléments… Que nous réserve demain ?