De Prague à Strasbourg : Leçon n° 112

Apprendre à ne pas perdre le contrôle de sa Destinée

Et nous voici partis, par une belle matinée toujours par ces jolis villages de Bavière
Nous voici… Mais ?! Mais se serait-on dupliqués durant la nuit
N’y aurait pas un certain nombre de chevaux en trop ?
En fait Betty et sa fille Veronica, tout soudain disent qu’elles vont nous accompagner jusqu’à notre prochaine étape prévue et organisée dans un relais équestre.
J’ai un mauvais pressentiment, mais bah comment refuser après toutes les gentillesses dont ils nous ont entourés…?
Le problème c’est que leurs chevaux sont juste des chevaux de prom’prom, pas des baroudeurs comme les nôtres qui malgré leur bon gros bidon et leur air mou, avancent sans souffler 6 heures par jour à 6 km/h… Les leurs se trainent à 4 km/h à peine, et restent loin du groupe nous contraignant à les attendre ce qui coupe le rythme des Gros et les agacent, surtout qu’avec la chaleur les taons sont de sortie et dévorent tout ce qui passe et en particulier les chevaux gris, pauvre Pégous… Je l’inonde de pschitt aux HE mais cela reste qu’un pis-aller.
Et puis Betty dit qu’elle connait la route, sauf qu’elle nous fourvoie et nous envoie dans des efforts inutiles de montées et descentes, comme celle-ci puisque nous devrons rebrousser chemin et remonter toute la pente…
Pour des chevaux de promenade, pas chargés et qui se reposeront le lendemain voire les 6 mois à venir, quels soucis ? Sauf que les nôtres ont déjà 400 km dans les papattes et plus encore devant eux. La gestion de l’effort n’est donc pas la même.
[Et puis elle se perd: … puis sa saleté de jument en doublant Bibi arrêté pour la laisser passer, le botte en vache. Heureusement les Dieux veillent sur nous et le coup bien que très durement porté ne touchera que les caisses, et nos caisses, made in Canada, c’est du costaud, tabarouette !
Puis cerise sur le gâteau le temps se couvre, on demande si on approche (il est 17 heures passées, d’ordinaire nous finissons nos étapes entre 15 et 16 h…) et la réponse est oui, c’est juste là, 200 mètres peut-être… Il commence à pleuvoir mais contrairement à nos habitudes nous ne prenons pas le temps d’enfiler les ponchos puisque c’est « juste là »… Un juste-là digne du Canada ou tout proche veut dire à 150 km … Bref, en courant Patrice pose les bâches de selles juste avant qu’on se ramasse un orage dantesque et qu’on soit trempé comme des soupes, puisque son 200 mètres se transformera en… 4 kms. Que nous ferons à marche forcée puisque nous avons coutume de faire les un ou deux ultimes kms de l’étape, à pied…
Le tout me valant une ampoule monstrueuse qui ne m’aidera pas les jours à venir…
Nous arrivons donc trempés chez Albert et là, inoubliable rencontre il nous prend en main, nous aide à desseller (une fois Betty repartie dare dare chez elle avec son van !) les poneys sont mis dans une belle pâture avec eau, foin et grain (ration pour éléphant) et nous flanqués sous la douche, nos vêtements en machine pendant qu’il nous prépare un repas de roi.
Tout est bien qui finit bien mais la leçon a porté : plus jamais nous nous laisserons prendre les rênes et dorénavant si quelqu’un souhaite nous accompagner ce sera NIET.